Entendre à défaut de voir

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L'intelligence artificielle au service des malvoyants... C'est un dispositif récemment mis au point, un appareil qu'on clipse à une paire de lunettes et qui permet de transcrire oralement des informations visuelles qu'une personne malvoyante ne peut percevoir.

Lire un article de journal, un livre, un menu au restaurant, la valeur des billets de banque, c'est désormais possible avec Orcam My Eye, inventé par une PME  israélienne. 

Comme des lunettes augmentées

L'appareil se compose de deux parties : d'un côté une toute petite caméra que l'on aimante aux branches de lunettes et qui dispose d'un petit haut parleur orienté vers l'oreille; de l'autre l'unité de base. Elle est reliée par un fil à l'unité de base, a la taille d'une téléphone et comporte la batterie et le processeur. On peut la glisser dans une poche par exemple.  

Une voix encore un peu mécanique

L'appareil a été développé avec l'aide des utilisateurs potentiels : malvoyants ou personnes atteintes de DMLA, cette dégénérescence de l’œil qui prive de la vision centrale. Les besoins exprimés visent à rendre la vie quotidienne plus facile. Comme s'orienter dans la rue ou faire ses courses dans un magasin.  Lire les panneaux indicateurs, les codes barres , reconnaître les visages. Les fonctionnalités sont multiples et peuvent être mises à jour grâce à une carte SD que l'on change à mesure des améliorations des algorithmes.  

Pour Delphine Nabeth, responsable pour la France de la société, les améliorations à venir concerne la discrimination entre informations utiles et superflues. "Dans le métro où les écrits sont nombreux, l'appareil pour l'instant ne fait pas la différence entre une indication et une publicité. On pourrait imaginer travailler avec la RATP pour ajouter un signe distinctif que la caméra identifierait" explique t-elle. 

Fonctionnalités multiples

Orcam My Eye, peut aussi reconnaître jusqu'à 100 visages. Il photographie une première fois la personne, conserve l'information en mémoire et les fois suivantes, peut informer le malvoyant de qui se présente devant lui. S'il ne connaît pas la personne , il dira "un homme/une femme est devant vous".  Il peut aussi donner l'heure sur simple mouvement du poignet, celui que l'on fait quand on regarde sa montre. A tout moment , on peut arrêter le dispositif.

Pas encore remboursé

Cette prothèse visuelle n'étant pas considérée comme telle, ne bénéficie pas d'un remboursement ni par l'Assurance maladie ni par les mutuelle. Son coût actuel,  entre 3000 et 4000 euros, reste un obstacle pour une généralisation massive.  Mais l'entreprise, avec le soutien d'association, tente d’œuvrer à sa reconnaissance comme véritable plus pour la vie sociale des malvoyants. 

A écouter sur France Inter

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