A la rencontre de... Cécilia... suite

Capter l'instantané, l'environnement

cécilia makloufhi 1.jpgJe tente de figer l'émotion que suscitent en moi l'environnement, l'espace qui m'entoure, les gens qui le peuplent et que je rencontre, la musique qui l'inonde. J'aime capter l'impermanence et l'histoire des choses. L'espace qui s'érode comme le lido de Sète qui est un thème que j'explore, la friche industrielle où la nature fait intrusion, la simple trace de la présence d'un objet, l'univers musical.

Derrière une apparence décalée, caricaturale et humoristique, je tente d'exprimer le vrai et le vécu des objets. Un matériau usé, abîmé, une cicatrice, une patine, des aspects qui racontent l'histoire des objets et des gens.

Je m'approprie l'instant en le matérialisant et le transfigurant. Une pause, la courbe d'un mouvement, cette mèche rebelle, la ligne de la bouche. Attirée par les effets du réel, je les amplifie et les détourne sur la toile. Cents choses m'interpellent, les scintillements, les reflets de lumière dans l'eau, l'ombre portée sur le sable d'un bout de bois, le rendu d'une couleur ou d'une consistance, comme la rouille qui me fascine.

J'aime détourner le détail. Regardez bien cette sorte de paysage de brindilles qui est formé de personnages primitifs.

Sans règles ni rituel, je procède au feeling, par accumulation, compilation de techniques, de thèmes, d'instants croqués. La toile devient le lieu où se rencontre toute la matière des instantanés, où se lient les croquis, les thèmes. Je les emboîte en utilisant outils techniques, peinture acrylique, pastels gras, encre, collage, crayons, photographies que j'associe de façon impulsive pour laisser parler l'émotion. Je me laisse aussi aller au simple plaisir plastique d'une tache d'encre, du trait rouge qui reprend la forme, de la couche de vernis qui fait briller un poisson sur une mer bancale.

Cécilia Makhloufi

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