La petite chronique de Damien #14 : La dignité dans le handicap

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Maintenant, en duo avec le respect et qui sait être respecté, la dignité. Elle a su évoluer avec son temps et prendre des proportions différentes.

 

 

À l'époque où la bourgeoisie avait encore son impact sur la société, il s'agissait de savoir se contenir, où ce qui s'échappait du corps était considéré comme impur (tel le rot ou le pet). Un oubli était synonyme d'une perte de dignité, il faut savoir rester maitre de son corps. Plus tard, la religion chrétienne a apporté un degré positif à la dignité. La charité chrétienne (du grec agapé, l'une des trois formes d'amour) donne une propriété inconditionnelle à la dignité. Par la suite, Emmanuel Kant nous éblouit à nouveau par sa définition dans Les Fondements de la Métaphysique des Moeurs :

« Les choses ont un prix mais l'homme a une dignité, laquelle est sans degré ni partie. De sorte que tous les hommes sont dignes de la même dignité. J'ajoute que cela serait vrai même si Dieu n'existait pas. »

La dignité s'émancipe alors de la religion. Dans un même temps, elle s'inscrit dans un contexte de laïcisation et de démocratisation. Un élément essentiel manque jusqu'alors dans la signification de la dignité : l'autre.

« Si ma dignité n'est pas reconnue par les autres, elle n'est pas reconnue pleinement » Hegel.

Elle reste présente pour chacun mais le sentiment de dignité est otage du regard d'autrui. Jusqu'ici, la dignité n'a qu'évolué dans la même direction, plutôt positive.

Mais sa conception moderne semble faire un pas en arrière en mettant en relation la dignité avec le degré d'autonomie, de maitrise et d'indépendance. Ces dernières catégories mettent à l'écart plusieurs ensembles de personnes tels les personnes handicapées. La place de la santé dans notre société occidentale n'y est pas pour rien. Descartes disait de la santé qu'elle est « le premier et la condition de tous les autres biens en cette vie ». Cette mise en avant de la santé a pour conséquences de prendre en compte trop fermement certaines qualités, certaines capacités (ou incapacités) dans la dignité d'une personne. Ne serait-il pas plus simple de nous considérer tous dans la dignité ?

 

Je vous renvoie aux vidéos d'Eric Fiat sur le sujet pour forger votre avis :

https://www.youtube.com/watch?v=1EpCFlDIdoA

https://www.youtube.com/watch?v=P5G8C8vwBlA

https://www.youtube.com/watch?v=BiEO5mQFt9U&t=272s

https://www.youtube.com/watch?v=0O0d2uvCbVI&t=316s

https://www.youtube.com/watch?v=IOaHi9kZ_Eg

https://www.youtube.com/watch?v=SHRNsivgX4w

Comme dit dans le précédent article, ces vidéos m'ont permis de relativiser et de continuer mes investigations sur ce domaine. Je pense qu'on peut comprendre qui nous sommes et ce qui est mis en jeu par le statut de personnes handicapées ne peut qu'aider à atteindre une certaine sérénité.

 D'autre article de la petite chronique de Damien : ici.

 

Damien

 

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